Franchement, il faut qu’on parle du nouveau BMW X2 . L’ancien était… disons… un peu timide. Celui-ci ? C’est une rockstar qui débarque à un enterrement. Il est plus long, plus large, plus « fastback » et il porte la controverse comme un costume sur mesure. Oubliez la demi-mesure ; ce « Coupé d’Activité Sportive » est la voiture la plus polarisante de l’année, conçue pour une seule chose : vous faire réagir.
Le « Iconic Glow » : Génie de style ou Gadget de Kéké ?
Commençons par ce qui saute aux yeux, même la nuit. La calandre « Iconic Glow ». Les fameux nez de BMW sont désormais cerclés d’une signature lumineuse LED. En Afrique, où le statut visuel est roi, c’est un « flex » absolu. Dans les rues d’Abidjan ou de Lagos, impossible de vous noter : vous êtes la voiture qui brille. C’est audacieux, c’est statutaire, et ça donne au X2 une présence qu’il n’a jamais eue.
Mais… est-ce de bon goût ? Pour beaucoup, c’est la ligne rouge. Le moment où le design automobile bascule du « premium » au « tuning ». C’est un peu comme porter une montre sertie de diamants avec un survêtement : soit vous êtes une star du rap, soit vous en faites juste trop. Ce détail résume à lui seul le X2. Il ne cherche pas à être élégant, il cherche à être vu. On adore l’audace, on déteste le manque de subtilité.
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L’écran « Curved Display » : Le Futur vous dit bonjour (et adieu aux boutons)
Ouvrez la portière et c’est le choc. Fini les compteurs traditionnels, fini la casquette de tableau de bord. Vous faites face à une immense dalle de verre incurvée, le « Curved Display », qui fusionne l’instrumentation (10,25 pouces) et l’infodivertissement (10,7 pouces) en une seule pièce. C’est magnifique. Vraiment. L’intégration du nouvel OS 9 est fluide, les graphismes sont dignes d’un smartphone haut de gamme, et l’effet « waouh » est total. L’accoudoir central flottant libère un espace dingue, donnant une sensation de loft high-tech.
Un problème ? Il n’y a plus un seul bouton physique pour la climatisation. Rien. Zéro. Tout passe par l’écran. Vous voulez baisser le chauffage d’un degré en pleine heure de pointe ? Bonne chance pour quitter la route des yeux, viser la bonne zone de l’écran et taper juste. C’est un triomphe pour les designers, mais une régression pour l’ergonomie au quotidien. Sans parler de l’enfer des traces de doigts qui transforment cette œuvre d’art en scène de crime après 10 minutes d’utilisation.
Les 4 sorties d’échappement : Le « M » du mensonge ?
Passons à l’arrière, et plus précisément à la version M35i. Le badge M est là, la puissance aussi (plus de 300 ch, selon les marchés), et pour le prouver, BMW a greffé… quatre sorties d’échappement. Oui, quatre. Sur un moteur 4 cylindres de 2,0 litres. Les puristes s’étouffent. Historiquement, quatre sorties, c’était la signature des V8 des « vrais » M, comme le M5. C’est un code.
Ici, c’est du spectacle. Du « sound design » est injecté dans les haut-parleurs pour vous donner le frisson, et ces quatre énormes sorties sont là pour l’image. Est-ce que ça fonctionne ? Visuellement, c’est indéniablement agressif. Mais pour les passionnés qui savent ce qui se cache (ou plutôt, ce qui ne se cache pas) derrière, c’est un artifice. C’est l’illustration parfaite du débat : le look doit-il primer sur l’authenticité mécanique ? Le X2 M35i est un athlète dopé aux stéroïdes visuels.
Le profil « SAC » : Plus X6 que jamais (et c’est là le détail fatal)
L’ancien X2 était un X1 un peu écrasé. Celui-ci est un pur « Coupé d’Activité Sportive », un mini-X6. Il gagne 19 cm en longueur et sa ligne de toit plonge de manière spectaculaire vers une poupe haute et massive. L’effet est réussi : il a l’air musclé, dynamique, et bien plus cher qu’il ne l’est. Le design de la garde-boue (la vitre arrière latérale) avec le fameux « Hofmeister kink » est superbement intégré.
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Mais ce choix de design radical a un coût. Et c’est vous qui le payez… en visibilité. La lunette arrière est une meurtrière. Une vraie. Sans la caméra de recul, se garer relève de la divination. Et les places arrière ? Si vous mesurez plus d’1m80, préparez-vous à voyager avec la tête penchée. BMW a sacrifié le « pratique » sur l’autel du « style ». C’est l’essence même d’un coupé, me direz-vous. Sauf que c’est un SUV. C’est un véhicule qui prétend être pratique. C’est ce paradoxe qui agace ou qui fascine.
Le « AirConsole » : Le gadget qui prouve que ce n’est plus une voiture
Le dernier détail n’est pas à l’extérieur, mais caché dans l’OS 9. Le X2 (surtout dans sa version électrique iX2) est équipé de « AirConsole ». C’est une plateforme de jeux vidéo. Oui, des jeux. Vous pouvez connecter votre smartphone comme manette et jouer sur l’écran central géant pendant que vous rechargez ou attendez.
D’un côté, c’est génial. C’est la preuve que la voiture devient un « objet de vie », un prolongement de votre salon. C’est moderne, c’est fun, c’est tech. De l’autre, c’est le détail qui atteint les puristes. Une BMW, c’était « Le plaisir de conduire ». C’était une machine conçue pour la route, pour les virages. Maintenant, c’est une console de jeux sur roues conçue pour vous divertir… à l’arrêt. C’est peut-être le détail le plus révélateur de tous : le X2 n’est plus seulement une voiture, c’est un produit de divertissement. À vous de voir si c’est ce que vous cherchez.