Porsche adore parler de chiffres, surtout quand il s’agit de la nouvelle Panamera 2025. Ils vont vous vanter les 771 chevaux de la Turbo S E-Hybrid. Mais ils « oublient » de définir le chiffre le plus important : le poids. Il y a un secret de près de 700 livres (plus de 300 kg) qui change absolument tout, et c’est ce qui fait de la « rapide » Turbo S un leurre marketing, et de la « lente » GTS la véritable star.
Le marketing de la puissance et le silence assourdissant sur la balance
Dans le monde des berlines de performance, le « droit de se vanter » est tout. Porsche le sait. C’est pourquoi la Panamera Turbo S E-Hybrid 2025 est une véritable bombe statistique. Elle combine un V8 4.0L bi-turbo à un moteur électrique pour développer une puissance système colossale de 771 chevaux et un couple de 737 lb-pi. Le résultat est un 0 à 100 km/h expédié en moins de 3 secondes (2,8s 0-60 mph). C’est la Panamera la plus puissante, la plus rapide jamais produite. Fin de l’histoire ? Pas si vite.
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Le département marketing de Stuttgart omet volontairement de mettre en avant un autre chiffre : la masse. Pour obtenir cette puissance, vous embarquez un lourd système hybride, comprenant des batteries. Et c’est là que le bât bénisse. Face à elle, la nouvelle Panamera GTS 2025 affiche des chiffres « modestes » : 493 chevaux et 486 lb-pi de couple. Elle est plus lente sur le papier, avec un 0 à 100 km/h autour de 3,7 secondes (0-60 mph en 3,6s). Mais elle cache son jeu. Le secret, c’est ce qu’elle n’a pas . La GTS se déleste de tout le système hybride. Des estimations de confrères, notamment Edmunds, placent l’écart de poids à près de 700 livres (plus de 300 kg). C’est le poids de quatre passagers adultes. En permanence.
Gran Turismo Sport : Le retour à l’essentiel
Le badge « GTS » chez Porsche n’a jamais signifié « le plus rapide ». Il a toujours signifié « le plus sportif » dans un usage routier. C’est le point d’équilibre parfait entre la performance pure et le plaisir de conduire. La Panamera GTS 2025 est l’incarnation de cette philosophie. Elle prend le fantastique V8 4.0L bi-turbo et libère ses chaînes électriques. Le résultat est une voiture qui respire, une machine analogique dans un monde numérique. Elle est livrée de série avec le pack Sport Chrono, une suspension pneumatique à deux chambres et deux soupapes réglées spécifiquement pour elle, et elle est abaissée de 10 mm par rapport aux autres modèles. Surtout, elle est équipée d’un échappement sport qui chante la mélodie authentique et gutturale du V8, sans filtre électrique. C’est une Panamera conçue pour danser sur une route de montagne, pas seulement pour impressionner au feu rouge.
Ce que 300 kg changent : L’agilité contre la force brute
En physique, la masse est l’ennemi. 300 kg, ce n’est pas un détail, c’est un changement de catégorie. Ce poids n’impacte pas seulement l’accélération (que l’électricité peut masquer). Il impacte tout le reste. Le freinage : vous devez dissiper l’énergie de 2,3 tonnes, pas de 2 tonnes. L’endurance des freins s’effondre. La prise de virage : l’inertie pousse la voiture vers l’extérieur, utilisant prématurément les pneus et forçant les aides à la conduite à travailler en permanence. La sensation de direction : la voiture semble plus lourde, moins réactive, moins « Porsche ». Elle force le respect par sa puissance, mais elle ne donne pas le sourire par son agilité.
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La GTS, avec son poids allégé, est l’antithèse. Elle est incisive. Elle s’inscrit en courbe avec l’avidité d’une voiture de sport, pas d’une limousine blindée. La direction est plus pure, le châssis communique mieux ce que font les pneus. C’est la différence fondamentale entre une chaussure de course et une botte de ski. Les deux peuvent descendre la montagne, mais une seule vous permet de sentir la neige sous vos pieds.
Le Design au service de la performance
Cette philosophie de la GTS se voit aussi à l’extérieur. La Panamera 2025 est une rédemption esthétique. Fini le look du « vilain petit canard » de la première génération. La nouvelle ligne de toit, plus fuyante et agressivement sculptée, est enfin digne d’une Porsche. La GTS pousse ce design à son paroxysme. Elle reçoit de série le pack Sport Design, un bouclier avant spécifique avec des prises d’air plus grandes, des jantes exclusives et les étriers de freins rouges vifs. L’allure est plus basse, plus méchante, et chaque détail de design semble dire qu’elle est là pour la performance pure, non-électrifiée.
Le vrai choix du pilote
La Panamera Turbo S E-Hybrid est une prouesse technologique, une vitrine. Mais c’est aussi un monstre de complexité et de poids. C’est la voiture que vous achetez pour gagner une « drag race » au feu rouge, pour avoir le chiffre le plus élevé sur la fiche technique. C’est une voiture de statut. La Panamera GTS 2025, c’est autre chose. C’est un acte de résistance. C’est la reconnaissance par Porsche que les chiffres de puissance ne sont pas tout. C’est une voiture pour ceux qui comprennent que 700 livres de moins procurent plus de plaisir que 300 chevaux de plus. La Turbo S E-Hybrid est peut-être la Panamera la plus « rapide » sur papier. Mais la GTS est, sans aucun doute, la meilleure .