Le Nissan Murano , on se souvient de sa ligne de toit fuyante, de son profil bombé, mais peu de gens connaissent les secrets de son développement, ces faits incroyables qui en ont fait un précurseur. Le nouveau Murano 2025 arrive pour reprendre le flambeau, armé d’une esthétique encore plus ciselée. Mais pour comprendre son avenir, il faut d’abord plonger dans les mythes fondateurs de l’original.
L’Héritage du Précurseur : Quand le Design Défiait la Logique
Avant le BMW X6, avant le Mercedes GLE Coupé, il y avait un VUS qui osait briser les lignes rectangulaires de son segment : le Murano de première génération (Z50, 2003). Aujourd’hui, on parle de « VUS Coupé » comme d’une catégorie à part entière, mais à l’époque, il n’existait aucun terme pour ce type de véhicule. Le Murano est arrivé avec une ligne de toit plongeante, un pilier D massif et une silhouette musclée qui le distinguait radicalement du Toyota Highlander ou du Honda Pilot. Les designers de Nissan ont voulu créer quelque chose qui évoquerait l’athlétisme d’une berline de sport tout en offrant l’utilité d’un VUS. Ce design n’était pas seulement esthétique ; il était une déclaration. Il visitait une clientèle qui ne voulait pas choisir entre le style et l’espace, annonçant une tendance que l’industrie entière mettrait une décennie à rattraper.
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Le Nom Vient de l’Art, Pas d’un Lieu Géographique
Contrairement à la plupart des noms de VUS qui évoquent l’aventure (Pathfinder, Explorer), le nom Murano est tiré des célèbres îles de Murano près de Venise, réputées mondialement pour leur art du verre soufflé. Cette référence n’est pas anodine. Elle était un clin d’œil direct à la philosophie de design que Nissan souhaitait incarner : une forme sculpturale, presque artistique, fluide, et une attention aux détails que l’on retrouve dans l’artisanat du verre. C’est l’essence même de la vision Eduardo Benz Design : fusionner la technique et l’émotion. Ce premier modèle a été créé pour être regardé, pour susciter une réaction forte, qu’elle soit positive ou négative. En 2025, le nouveau Murano pousse cette approche avec des lignes encore plus incisives et une signature lumineuse qui rappelle une œuvre d’art moderne.
Le Lien Indiscutable avec la Légendaire Nissan Z
Sous le capot du Murano original, rugissait le moteur VQ35DE , un V6 atmosphérique de 3,5 litres. Mais voici le fait incroyable : c’est le même bloc moteur qui animait, à quelques ajustements près, l’emblématique coupé sport Nissan 350Z de l’époque. Oui, un VUS familial partageait son cœur avec une voiture de sport japonaise légendaire. Le Murano n’était pas juste un utilitaire ; c’était un déguisement pour une machine dotée d’une âme véritable mécanique. Ce V6 délivrait une puissance généreuse (autour de 245 ch, selon l’année), offrant des accélérations surprenantes pour sa catégorie, et lui conférant un statut d’outsider dynamique que les acheteurs pragmatiques de VUS ne soupçonnaient pas. En 2025, bien que le V6 semble céder la place à une motorisation plus moderne et turbocompressée pour des raisons d’efficacité, l’héritage du dynamisme reste la promesse de ce nouveau châssis.
Le Coup de Poker Risqué de la CVT
Le Murano original fut l’un des premiers véhicules grand public à déployer massivement la transmission à variation continue (CVT) de Nissan, baptisée Xtronic. Ce choix était radical et extrêmement controversé. L’objectif était clair : maximiser l’efficacité énergétique et offrir une accélération sans rupture de couple. En effet, la CVT permet au moteur V6 de rester dans sa plage de puissance optimale, garantissant une conduite exceptionnellement douce et silencieuse en croisière.
Le Premier « Salon Roulant » Assez Abordable
Le Murano Z50 a été le pionnier de l’intérieur « haut de gamme accessible » chez Nissan. L’une de ses caractéristiques les moins discutées, mais les plus importantes, était l’attention portée aux matériaux et à l’acoustique. Les ingénieurs ont travaillé sur une isolation phonique avancée pour l’époque. L’objectif n’était pas d’en faire le plus rapide, mais le plus relaxant . Les sièges « inspirés des fusées spatiales » (précurseurs des fameux sièges Zero Gravity de Nissan) offriraient un support lombaire et une posture de conduite exceptionnelles.
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Cet accent mis sur le bien-être et le confort intérieur, souvent relégué aux marques de luxe, a permis au Murano de séduire une clientèle qui effectuait de longs voyages ou qui considérait sa voiture comme un refuge personnel. C’était la preuve que l’élégance et le confort n’avaient pas besoin d’un badge européen premium pour exister.
Le Facteur de Réussite « Invisible » du Marché Nord-Américain
Saviez-vous que le Murano Z50 a été largement dessiné et développé par Nissan Design America (NDA) en Californie ? Ce fait est crucial. Il a été conçu de fond en comble avec le marché nord-américain et, par extension, des marchés comme l’Afrique qui partagent une culture automobile orientée vers le grand espace, le confort longue distance et l’esthétique affirmée. La plupart de ses rivaux japonais étaient conçus avec une mentalité asiatique plus compacte et prudente.
Le Murano a ainsi retenu d’une mentalité de conception « grande et audacieuse » qui se voit dans ses proportions généreuses (longueur de plus de 4,7 mètres pour l’original) et dans la robustesse de son châssis. C’est ce positionnement audacieux, presque arrogant, qui a permis à Nissan d’atteindre un taux de fidélisation de sa clientèle initialement élevé, prouvant que le design client pouvait être un avantage concurrentiel majeur.
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L’Héritage Cimenté : Le Murano 2025 comme Affaire de Style
Le nouveau Murano 2025, à la lumière de ces cinq secrets, n’est pas une simple réinvention, mais une affirmation . Il a un rôle historique à jouer : celui du VUS qui refuse l’anonymat. L’adoption d’un nouveau langage de design, avec un regard encore plus audacieux sur sa face avant et des lignes de caisse sculptées, prouve que Nissan n’a pas oublié l’ADN « Art du Verre Soufflé » de son ancêtre.
Le 2025 doit désormais marier cette audace esthétique à l’efficacité moderne. Qu’il utilise un V6 retravaillé ou un moteur turbo ultra-performant, il doit justifier la philosophie de l’original : être la surprise, le VUS que l’on achète par passion du design, et non par simple besoin. Il cimente cet héritage en prouvant que l’innovation, qu’elle soit dans la transmission, dans le moteur ou dans la ligne, est la seule façon de rester pertinente dans un marché qui se standardise. Le Murano est de retour pour nous rappeler que la voiture peut (et doit) être une œuvre d’art roulante, comme l’ont voulu ses créateurs il ya plus de 20 ans.