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Quand l’art rencontre l’automobile : Le design de la XM est-il une œuvre d’art moderne ?

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Dès son apparition, elle a fait l’effet d’une déflagration, polarisant les foules comme une œuvre de street art controversée. Loin d’être une simple évolution stylistique, elle est une déclaration audacieuse, presque provocatrice, de la part de la marque bavaroise. Mais la question demeure : cette audace est-elle la signature d’un génie créatif ou l’expression d’une folie passagère ? Pour le magazine Africars24, nous avons cherché à comprendre si la BMW XM mérite sa place au panthéon de l’art moderne.

La rupture esthétique qui a choqué le monde

La BMW XM, avec ses phares sur deux niveaux, sa calandre gigantesque et ses arêtes vives, s’inscrit dans une tout autre école. C’est une esthétique du choc, de la force et de l’hyper-présence. Elle ne cherche pas à séduire discrètement, elle exige qu’on la regarde. Ses proportions massives et ses surfaces tendues créent un effet de bloc sculpté dans le métal, un peu comme une architecture brutaliste posée sur roues. Les critiques ont fusé, qualifiant ce style de « trop c’est trop », de « baroque numérique », ou même de « gangster urbain ». Et pourtant, c’est précisément ce qui fait sa force.

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À l’ère de l’uniformisation, la XM ne suit aucune règle. C’est l’incarnation de la philosophie du design de BMW qui, sous la direction de son chef du design, a décidé de prendre des risques calculés. Ils ont compris que dans un marché saturé de SUV similaires, la seule façon de se démarquer n’est pas de faire mieux, mais de faire différemment. Le parallèle avec l’art moderne est saisissant. Picasso n’a pas « amélioré » la peinture académique, il l’a brisée pour en créer une nouvelle. C’est la même audace que l’on retrouve ici : un rejet des conventions au profit d’une vision singulière, même si elle est controversée. La voiture est un chef-d’œuvre de la discorde, et c’est ce qui la rend si fascinante à analyser.

Le luxe sous une nouvelle lumière : L’intérieur comme exposition d’art

Si l’extérieur est une sculpture brutaliste, l’intérieur de la XM est une installation lumineuse et sensorielle. D’entrée de jeu, le regard est happé par l’éclairage d’ambiance en prisme tridimensionnel, baptisé « prisme tridimensionnel du ciel », qui se diffuse sur le pavillon de toit. C’est une véritable œuvre d’art cinétique qui transforme l’habitacle en une galerie d’art moderne mobile. Cette lumière ne se contente pas d’éclairer ; elle raconte une histoire, variant ses teintes en fonction des modes de conduite et de l’humeur du conducteur. C’est une interaction constante entre l’homme, la machine et l’environnement.

Au-delà de cette extravagance, la XM utilise des matériaux nobles d’une manière totalement nouvelle. Le cuir vintage, presque vieilli, et les finitions en fibre de carbone créent une tension entre l’artisanat traditionnel et la haute technologie. Le tableau de bord incurvé et le grand écran tactile ne sont pas seulement fonctionnels ; ils font partie d’une composition esthétique et ergonomique qui se veut la plus épurée possible. On pourrait dire que l’habitacle de la XM est un parfait exemple de l’esthétique « Wabi-Sabi », qui célèbre la beauté de l’imperfection et de la patine du temps, tout en l’associant à une technologie de pointe. Il n’est pas juste un lieu de transport, c’est un espace de vie qui stimule les sens.

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L’ADN de BMW : Réinterprétation ou trahison ?

Les puristes de la marque à l’hélice se sont arraché les cheveux en voyant les premiers clichés de la XM. Où est la subtilité des lignes de la Série 3 ? L’équilibre parfait de la Série 5 ? La finesse du Z4 ? La XM semble rejeter tout ce que BMW a construit pendant des décennies. Et c’est exactement cela qui la rend si fascinante. L’art moderne ne se contente pas de reproduire, il déconstruit pour reconstruire. La XM prend les codes de BMW – les doubles haricots, les doubles phares – et les étire, les déforme, les transforme en quelque chose de nouveau. Les haricots deviennent une sculpture lumineuse, les phares sont disloqués.

La XM n’est pas une simple évolution, c’est une révolution. Elle est la preuve que l’ADN d’une marque n’est pas une formule gravée dans le marbre, mais un matériau vivant, capable d’être réinterprété et tordu pour s’adapter à une nouvelle époque. Comme l’art moderne, la XM est un miroir de son temps. Un temps de digitalisation, de performance hybride et d’une soif d’individualité. C’est pourquoi, loin d’être une trahison, elle est peut-être la version la plus authentique de BMW en 2025 : une marque qui se bat pour rester pertinente en bousculant les codes qu’elle a elle-même établis.

Le verdict d’Africars24

Alors, la BMW XM est-elle une œuvre d’art moderne ? La réponse est un oui sans ambiguïté. Comme le cube de Mondrian ou les installations de Jeff Koons, elle provoque, elle divise et elle suscite des débats passionnés. Elle ne cherche pas l’unanimité, car l’art ne se soumet pas au consensus. Son design n’est pas un simple effort de style, mais une réflexion sur ce que l’automobile est en train de devenir : un objet hybride, à la fois machine de performance, installation technologique et sculpture mobile. Elle est le fruit d’une démarche artistique assumée, un manifeste roulant qui nous force à poser la question : « qu’est-ce que le design automobile aujourd’hui ? » Et rien que pour cela, elle a déjà gagné sa place dans les livres d’histoire.

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