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Scandale ou Génie ? Pourquoi le moteur de cet Amarok est 100% américain

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Vous êtes un puriste de Volkswagen, le genre à connaître le code peinture de la première Golf GTI par cœur. Vous ouvrez le capot du tout nouvel Amarok 2023, prêt à admirer la froide perfection de l’ingénierie germanique, et là, surprise. Ce n’est pas de la choucroute que vous sentez, mais du burger. Oui, sous cette carrosserie sculptée au scalpel se cache un cœur qui bat au rythme de l’Oncle Sam. Pour beaucoup, c’est une hérésie, un crime de lèse-majesté. Mais si je vous disais que ce « blasphème » est en réalité la meilleure chose qui pouvait arriver au pickup de Volkswagen ?

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Il faut d’abord crever l’abcès. Oui, le nouvel Amarok partage ses entrailles avec le Ford Ranger. Dans l’industrie, on appelle cela le projet « Cyclone », une alliance stratégique née de la nécessité brute. Fabriquer un pickup coûte une fortune et les normes environnementales serrent la vis chaque année un peu plus fort. Volkswagen s’est retrouvé face à un mur : dépenser des milliards pour développer une nouvelle plateforme unique pour un véhicule de niche, ou s’associer au leader mondial du segment. Ils ont choisi la raison. Mais attention, ne criez pas au scandale trop vite. Ce n’est pas un simple copier-coller paresseux où l’on change juste le logo sur la calandre. C’est une opération chirurgicale complexe où l’ADN de deux géants a été fusionné.

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Le résultat est fascinant car il brise un tabou. Pendant des décennies, la guerre entre Ford et VW était totale. Aujourd’hui, le châssis en échelle, rigide et éprouvé, vient de chez Ford. C’est une base saine, robuste, conçue pour l’Australie, l’Afrique et les grands espaces, là où le bitume est une option. Volkswagen apporte par-dessus cette base brute sa maîtrise du logiciel, du confort et surtout, cette obsession maladive pour la qualité perçue que les Américains peinent encore à égaler. C’est un mariage de raison qui a accouché d’un monstre de polyvalence.

Sous le capot : L’accent Yankee du V6 « TDI »

Parlons mécanique, car c’est là que le sujet devient brûlant. Le badge sur le hayon affiche fièrement « V6 », mais ce n’est pas le V6 TDI du groupe Volkswagen-Audi que nous avons tant aimé dans la précédente génération. Ce bloc est le V6 « Lion » de Ford, un moteur 3.0L turbo diesel qui a fait ses preuves sous divers capots, du Land Rover Discovery au Ford F-150 Power Stroke aux États-Unis. Est-ce une perte ? Pas forcément. Ce bloc américain est une brute de couple. Avec 600 Nm disponibles dès les bas régimes et une puissance avoisinant les 240 à 250 chevaux selon les marchés, il n’a rien à envier à son prédécesseur allemand en termes de force pure.

L’association de ce moteur avec la boîte automatique à 10 rapports de Ford est peut-être le coup de génie de cette configuration. Là où les boîtes allemandes cherchent parfois la rapidité d’exécution au détriment de la souplesse en tout-terrain, la boîte 10 vitesses américaine est conçue pour le remorquage lourd et le franchissement. Elle lisse le couple, trouve toujours le bon rapport pour ne jamais s’essouffler. Volkswagen a cependant retravaillé la cartographie électronique. L’accélérateur est calibré pour offrir une réponse plus « européenne », moins brutale au démarrage que sur un Ranger, mais avec une allonge qui rappelle les grandes berlines de la marque. C’est un moteur américain qui a appris les bonnes manières à l’école de conduite de Wolfsburg.

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Le Design : L’art de masquer ses origines

Scandale ou Génie ? Pourquoi le moteur de cet Amarok est 100% américain, Africars24

Si la mécanique est américaine, l’habit est purement allemand, et c’est ici que l’Amarok justifie son prix et son existence. Eduardo Benz Design serait fier de ce travail de différenciation. Volkswagen n’a conservé que le toit, les vitres et les rétroviseurs du Ranger. Tout le reste de la tôle a été redessiné. Regardez cette face avant : la calandre en forme de X, les phares Matrix LED IQ.Light qui plissent les yeux comme un prédateur nocturne, c’est du pur VW. Le capot est plus plat, plus horizontal, donnant une stature plus aristocratique et moins « camionneur » que son cousin américain.

L’arrière ne manque pas de caractère non plus. Le hayon est frappé d’un immense « AMAROK » embouti dans le métal, une signature visuelle forte qui crie sa robustesse. Les feux arrière en forme de C, qui épousent les contours de la benne, ajoutent une touche technologique qui manque souvent dans ce segment utilitaire. Même les marchepieds et les arceaux de la version Aventura sont traités comme des éléments de design, pas juste comme des tubes soudés à la hâte. C’est un véhicule qui peut traverser un chantier boueux le matin et se garer devant un hôtel 5 étoiles le soir sans avoir l’air d’un intrus.

À l’intérieur : La Révolution « PanAmericana »

Scandale ou Génie ? Pourquoi le moteur de cet Amarok est 100% américain, Africars24

C’est en ouvrant la porte que le « génie » de Volkswagen éclate au visage et fait oublier le « scandale » du moteur. L’intérieur est un monde à part. Alors que Ford joue la carte du plastique robuste et fonctionnel, Volkswagen a décidé de transformer la cabine en salon cuir et chrome. La version PanAmericana présentée ici offre une sellerie en cuir avec des surpiqûres contrastées qui rappellent l’univers de la maroquinerie de luxe. Le volant est le modèle VW typique, agréable au toucher, bardé de commandes intuitives, loin des volants de camionnette habituels.

La pièce maîtresse reste cet immense écran vertical de 12 pouces qui trône au centre de la planche de bord. Bien qu’il utilise le système SYNC 4 de Ford en arrière-plan, l’interface graphique a été entièrement « re-skinnée » par VW pour offrir une expérience utilisateur familière aux propriétaires de Golf ou de Tiguan. Mais le détail qui tue, ce sont les boutons. Dieu merci, Volkswagen n’a pas tout mis dans l’écran tactile. Sous la tablette, on retrouve une rangée de basculeurs physiques type « aviation » pour les fonctions clés. C’est ce mélange de haute technologie et d’ergonomie tactile qui crée une ambiance unique. Vous êtes assis haut, dominant la route, entouré de matériaux moussés et d’un système audio Harman Kardon, pilotant un V6 américain avec le bout des doigts.

Le Meilleur des Deux Mondes ?

Alors, scandale ou génie ? Refuser cet Amarok parce que son cœur est américain serait une erreur de puriste aveugle. Volkswagen a réussi un tour de force : prendre la meilleure base technique du marché (celle du Ranger) et gommer tous ses défauts rustiques pour en faire un produit premium. Vous obtenez la fiabilité et la puissance de feu d’un moteur éprouvé sur des millions de kilomètres, combinées au raffinement, au design et à la valeur de revente d’une Volkswagen.

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